La rivière Pamir, un mausolée et des habitants de ce désert |
Jeudi 20 : après le Pamir austère, qui a des airs d'Islande parfois, le contraste avec la vallée du Wakhan est frappant: c'est le paradis créé par la nature et les hommes
ensemble.
Les
personnes ne sont plus de type asiatiques, ils sont plutôt grands, minces, de grands yeux ; les femmes sont couvertes complètement mais
de couleurs très vives quelque soit leur âge.
Le long du
Pamir jusque vers la montagne, chaque parcelle de terre est mise en valeur.
De jolis
villages s'allongent le long de la route; maisons cubiques blanches, sur le toit
on stocke le foin, les branches à brûler, les fruits qui sèchent ; elles
sont décorées de fleurs, de jardins potagers. Les haies sont vives, mélange d’épineux,
de saules, d’églantiers qui protègent de l’assaut des chèvres, moutons et rares vaches les minuscules parcelles de foin, de céréales
parsemées de fleurs . Bien
sûr, les récoltes sont faites à la main : quelques gerbes de foin lié par
une herbe. Tous les chemins longent des ruisseaux canalisés accompagnés d’arbres et de buissons : la chaleur du soleil est
adoucie par la fraîcheur de l’ombre et de l’eau : délicieux.
Partout dans
la campagne on voit des taches de couleur qui se déplacent : des femmes,
enfants ; les hommes, eux, ont plus souvent un âne. On en rencontre avec surprise agenouillés près d'un torrent, accroupis à l'ombre d'un bosquet.
Il y a
quelques lieux étonnants : des « mazar » jardins sanctuaires
décorés de cornes de béliers et de très vieux arbres pleins d’arthrite.
Ici, pas de
mosquée, cette région est à dominante ismaélienne : il n’y a pas de lieu
de culte attitré, par ailleurs hommes et femmes peuvent prier ensemble.(à vous
de vérifier et d’approfondir, merci !)
Impossible
de trouver un chemin à l écart pour la nuit : tout est cultivé, alors
nous terminons la journée par une soirée familiale dans un
« homestay ». Une large allée de grands arbres pour arriver dans une maison typique du Pamir : large
portail en fer qui cache un jardin potager fleuri, arbres fruitiers. Le garçon de 8/10
ans aide son père pour nous
comprendre ; branle-bas de combat de la famille qui fait des allers-retours
vers la fontaine au bout de la grande allée afin de nous préparer de quoi nous
laver.
Puis dîner dans la salle commune, tout d'abord en entrant on enlève nos chaussures, on dîne sur une estrade, à genoux ou en tailleur, la TV allumée nous permet de nous plonger dans un feuilleton où chaque épaule, décolleté ou jambes dénudés sont floutés. Patrick est déçu!
Puis dîner dans la salle commune, tout d'abord en entrant on enlève nos chaussures, on dîne sur une estrade, à genoux ou en tailleur, la TV allumée nous permet de nous plonger dans un feuilleton où chaque épaule, décolleté ou jambes dénudés sont floutés. Patrick est déçu!
le plafond Pamir traditionnel est construit à partir de 4 angles qui se superposent: cela représente les 4 éléments: eau, terre, métal et feu |
Le petit
s’endort dans les bras de sa mère qui le pose sur une des estrades recouvertes
de tapis et va chercher dans un recoin une couverture. C’est sans doute là
qu’il dormira..
Dîner simple
et délicieux : des légumes du jardin, du pain et du thé vert assis en tailleur sur
l’estrade. Patrick finit son assiette, aussitôt une seconde, pleine
lui est servie: c’est la coutume. Bon à savoir.
Pour nous
cette nuit, plusieurs
« futon ? » l’un sur l’autre posés sur un tapis dans une chambre
décorée également de tapis aux murs. Je deviens la princesse au petit pois le temps d'une nuit.
Vendredi 21 : nous trouvons 2 touristes suisses au petit
déjeuner, leur voiture est tombée en panne à cause de la conduite trop brusque
de leur chauffeur (comme tous ou presque ici). Surprise : nous les retrouverons en fin de journée à la
forteresse de Khaakha à l’est d’Ishkashim avec « nos » stoppeurs
britanniques très sympas que nous avions
pris il y a qq jours puis hier et aujourd’hui encore puis lâcher dans l’après-midi devant un autre fort
impressionnant : Yamtchoun monté en pierres sèches sur un promontoire du
Pyanj (rivière Pamir et son affluent) .
"nos" joyeux stoppeurs anglais |
Samedi 22 : soirée derrière et non dans le musée du
château (mauvaises langues) mais promenade matinale à nouveau sur la forteresse de Khaakha environ 12e,
protégeant la route de la soie. Nous
poursuivons la route le long de la rivière Pyanj: l’Afghanistan parait si
proche de l’autre côté du torrent !
Nous échangeons
nos stoppeurs anglais contre un Italien et un Polonais. Les 2 sont cuisiniers
un peu partout dans le monde. Le premier
nous offre ses 2 recettes préférées, on salive sur son gratin d’aubergines !,
le 2e se ballade depuis 3 ans, il a trouvé un filon : on a
besoin de manger partout donc il cuisine pour financer son périple ou bien
il travaille pour des asso caritatives. Bien sûr on croise 2 fois
« nos » anglais dans la journée.
Soirée à
Khorog avec resto dans un verger-jardin de fleurs le long de la rivière : mantu (ravioli à
la vapeur délicieux) et soupe aux légumes et mouton servie en 2
parties : le bouillon puis les éléments chauds et parfumés d'herbes.
Ensuite, concert de musique d’Asie Centrale dans le parc.
À 22h fin du concert, à 23h plus
personne dans les rues et pour nous dodo aux portes du parc.
toutes ces photos montrent des villages afghans de l'autre côté de la rivière |
pour les passionnés de tracteurs, tracto-pelles...et les autres |
Khorog est
la capitale de la région autonome GBAO, universitaire, vivante et populaire. Les jeunes pour
le concert sont habillés à l’européenne, leurs parents sont plus traditionnels : robe assez
longue colorée, caleçon, foulard noué joliment sur la tête pour les dames,
les hommes n’oublient pas leur bonnet rond gris foncé avec un liseré vert.
Dimanche 23, lundi 24 : nous poursuivons notre route
hors du temps avec la M41 qui nous plonge toujours dans les villages afghans en contrebas. Ils semblent
vivre essentiellement du travail de la terre, l’exploitant à la main avec toute
la famille. Comme de l’autre côté (Tadjikhistan) ils essaient d’exploiter la
moindre parcelle de cette montagne où ils sont accrochés. De temps en temps on
voit une tache colorée qui se déplace sur le damier vert et brun : couleur
foncée : un âne ou un homme ( !), couleur vive : une femme, un
enfant.
Nous étions plongés dans ce monde du 19e,
que ce soit tadjik ou afghan depuis ??? jours et soudain : une ville: Darvas,
des hôtels luxueux et tape à l’œil, des drapeaux aussi nombreux que les fleurs
qui décorent la ville (j’ai d’ailleurs vu une vache qui profitait de
l’inattention de son vacher pour goûter délicatement un souci) et les sempiternels portraits du
président indéboulonnable.mardi 25 : encore des surprises!
Après le col Sagirdasht à 3200 où une équipe de spécialistes vient enlever des mines qui subsistent encore, nous pensions revenir à la civilisation.
Pas du tout : la route continue à être une affreuse piste cabossée où on affronte des embouteillages...de moutons dans un paysage plus campagnard, moins rude que de l'autre côté du col.
Ce doit être le moment de la transhumance: des moutons par centaines redescendent, accompagnés d' ânes chargés, des chiens qui comme d'habitude ne font pas grand chose et des bergers à pied ou à cheval.
quel bonheur!
4 commentaires:
Coucou ! Merci pour ces photos... étonnantes ! Tout semble hostile à cette altitude, peu de végétation, des cailloux et de la poussière partout, des "routes" qui ressemblent plus à des GR... (Ce genre de route est presque aussi large que pour aller au cirque de Gavarnie !). je me demande bien comment le Defender fait pour passer sur ce type de piste... J'imagine que Denise doit bien serrer les fesses ! Même les rivières semblent à l'étroit et ne semblent pas dans leur élément : Pas de canyon ou de gorge, la rivière semble étriquée en passant entre les deux montagnes. Elle semble avoir un lit minuscule, sans avoir eu le temps de creuser la montagne. Je ne parle pas même pas du dernier panneau avec des enfants... No Comment ! Par contre le plafond traditionnel, le lit de la princesse aux petits pois et les habitations semblent super belles, et bien intégrés à ces paysages surprenants. C'est un peu un paradoxe ! En tout cas, continuer de nous envoyer toutes ces photos dès que vous avez du Wifi.
Bisous. Guillaume.
Que de pierres ! La vue des cultures et de la végétation apporte de la gaité dans le reportage.
Nous espérons que votre dos ne souffre pas trop de la qualité des routes.
A la prochaine et merci encore pour nous faire rêver ainsi.
Dur dur de trouver internet dans ces paysages de pierres ! Peut-être par satellite ! On aura bien de vos nouvelles au bout d'un mois d'isolement... Fabuleux la perspective plongeante sur la vallée un [j'ai cru d'abord à une route] torrent. Mais l'eau laisse tout de même l'aridité sévir. Où trouvent-ils les arbres pour construire des maisons avec de si belles poutres surmontées du plafond pamir ? Patrick aurait pu se raser pour son zoom profil ! Hi ! Hi ! A bientôt j'espère en espérant pour vous une route sans incident d'ici là. Patrice
13/09: Nous arrivons à Bishkek pour faire nos visas iraniens maintenant que la lettre d'invitation est prête.
Nous profitons du wifi pour regarder les dernières pages blog que nous avions envoyées.
Nous avions posté les photos "en aveugle" et en plusieurs tentatives car la connexion était mauvaise et notre logiciel refusait de nous montrer nos photos: il y a des répétitions, des tailles de photos mal choisies, pas disposées avec le texte.
C'est n'importe quoi! Y'a plus de petit personnel !!, on va changer l'équipe et essayer de faire mieux. A +
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