9 août 2017

Tadjikistan - 2 : Pamir







Vers le sud donc, cap sur Ichkachim qui nous ouvre la vallée du Wakhan.



des rires ou ou des sourires en vrac :







 😊 Pour remercier nos hôtes sympathiques dont nous avions refusé l’invitation (petits ennuis de santé), nous leur préparons le lendemain  une carte postale de Paris pour les remercier,  accrochée dans un sac plastique à l’entrée de leur maison en construction.
Puis nous visitons la citadelle proche avec un militaire quasi en pyjama (vrai!) mais avec son arme quand même. : en effet comme il y a plusieurs siècles, ce lieu sert à contrôler les passages avec l’Afghanistan en face.
Soudain de derrière les murets, surgit un jeune garçon essoufflé avec un sourire éclatant qui nous tend…la carte postale que nous avions, pense-t-il, oubliée. Pas le temps de s’expliquer, nous pouvons juste le remercier de sa gentillesse et il repart comme une chèvre sur les sentiers abrupts de la citadelle.
On essaie une seconde fois d’accrocher la carte postale. Parviendra-telle à ses destinataires?!


station-essence
😀Nous prenons des dames en stop (beaucoup de personnes marchent le long de la route, elles font un signe ou bien nous leur proposons de monter) . Ces dames, cahier à la main repartent d’un cours de tadjique. Elles nous expliquent leur emploi du temps « scolaire ». C’est ainsi qu’elles nous font réviser les jours de la semaine en russe, elles nous corrigent gentiment et nous quittent heureuses de nous avoir appris quelque chose.

(De nombreux cours de formation pour adultes existent dans le Pamir, souvent avec l’aide de l’association Aga Khan : scolarité, formation professionnelle pour adultes…)

😊…Nous voyageons en rencontrant assez souvent des cyclistes, on se reconnait, on s’échange des nouvelles contre des nescorés… Quel a été notre étonnement admiratif quand, après avoir quitté « les triplés de la bicyclette » le matin nous les avons retrouvés encore frais après une très très longue et fatigante journée : ils étaient arrivés avant nous !

😃...Sur la route qui longe le Wakhan, les nids de poule de la chaussée sont réparés par le garde-champêtre qui bouche les trous avec une discrète pelletée de terre prise sur le bas-côté. Quand les trous sont vraiment trop importants, il fait un cairn. Mission accomplie !

😏...Nous sommes attentifs aux aides faites par des organisations internationales ou certains pays comme le Japon dans ces villages reculés du Wakham : consolidation de canaux d’irrigation, système d’alerte aux inondations, programme d’éducation à la agriculture et à la nutrition…L’aide luxembourgeoise sort du lot : création de toilettes publiques (ça c’est bien…)  : 1 cabanon en bois puant juste à côté du dépôt d’ordures en plein air au centre de Kalaïkhoum qui se veut une ville ultra moderne et luxueuse au milieu de nulle part…Les Luxembourgeois savent où passe l’argent de leurs impôts.


seul ruisseau la M41 
            sur le sol sec salé

jusqu’au bout, ses parents ont fait de leur mieux



Quand la route du Pamir va quitter la frontière vers Alichour, on fait le plein en eau : très peu de torrents jusqu’à Mourgab et au-delà; idem pour le ravitaillement en frais difficile voire impossible entre Langar et le bazar de Mourgab. 
Depuis Langar, route cahoteuse avec des virages en épingles à cheveux, qui monte raide sur 20/30km.

NOTRE vallée ( Shakhty 4200m ) et ses peintures rupestres déjà cherchées il y a 2 ans …
Ca a été le prétexte d’une chasse au trésor dans un cadre incroyablement beau avec l’aide précieuse des « triplés de la bicyclette » pendant presque 2 jours .








Imaginez un plateau immense d’où surgissent des montagnes de forme et de couleurs différentes. Elles arrêtent le regard du voyageur pour mieux le surprendre par un nouveau paysage dès qu’on les a contournées. Belle surprise, garantie à chaque fois.









Bilan : des peintures trouvées 2 fois, mais pas celles attendues. C’est déjà une victoire. 
Un super moment avec Chloé, Loïc et Fabien . 




Nous avons pu constater que ces cyclistes des Alpes sont aussi bons en lecture croisée de cartes qu’en grimpettes et courses à 4200. Ils nous ont donné la recette du génépi que nous allons fabriquer version tadjique avec de la vodka.

Puis découverte de la vallée de Shokh Dara :



On prend le pont ou on franchit le gué ?





Dans le Pamir où la religion ismaélienne (chiite) est majoritaire, il n'y a pas de lieu de culte attitré. On se rassemble pour prier dans une maison, une autre. La prière se fait 3 fois par jour; c'est l'Aga Khan qui est le chef spirituel de ce mouvement .

portes de mazars (sanctuaires)






toit traditionnel pamiri : 4 carrés en quinconce qui symbolisent la terre, l'air, le feu et l'eau

Après un passage nécessaire et rapide à Mourgab (bazar pour la nourriture fraîche, banque, semblant de repas au Pamir Hôtel, station d’essence qui fait peur) 






nous partons passer la nuit dans une petite vallée désolée, rocailleuse traversée par un torrent. 
Nous savons que notre route sera fermée par un col à 4700, elle s'arrête dans un jailoo d’autant plus opulent qu’il est imprévisible dans cette désolation. 
7 familles sont installées là pour l’été, dans la prairie où circulent des ruisselets venant du col. Moment sympathique et intéressant avec une famille dont le jeune père est enseignant, parle un peu l’anglais et même le français puisqu’il est déjà venu en France pour le salon du cheval. Il a été choisi pour les épreuves équestres des fêtes de Mourgab. Sa femme Aïcha nous fait goûter les produits de leurs yaks : le yaourt avec de la crème : wahoo ! tandis qu’on entend derrière le feutre de la yourte le bébé yak qui s’impatiente de sa mère. Le poêle est alimenté par des buissons de tersken dont la coupe accélère la désertification de la région; difficile pour ces familles si démunies de trouver du combustible gratuit (il y a également les bouses et crottin séchés en galettes).




l’hiver au village, il fait jusqu’à - 40°; peu de neige : le vent la balaie vite des toits plats de la région. Le petit garçon de 2/3 ans, marche allègrement sans chaussures dans les ruisseaux quand ils sont trop larges pour les enjamber : ses petits pieds dodus sont tout rouges de froid, mais il est content de suivre les grands.






le long du Pjang, le sable semble gagner du terrain

contraste de la vallée : la grande sécheresse et des oasis cachés




























lac Boulounkoul


























Karakul

Merveilleux panorama dans la montée vers le Karakul et la frontière Kirghize :
une tempête de sommets couverts de glace et de nuages déferle sur le plateau du Pamir : c’est le massif de l’Alaï- 30 km de long avec des pics entre 6000 et plus de 7000.


la frontière avec la Chine




caravansérail
       


Jeune mouflon de la dernière averse
vieux mouflon des neiges d’antan 


à chaque fois ces cairns indiquent des camps de chasse…au mouflon, qui est un animal protégé. Ces séjours de chasse sont très coûteux : le bénéfice revient directement (?) pour la protection de la nature.  


















Pamir signifie "toit du monde", les sommets tadjiques  ont été nommés en fonction du hit parade des hommes célèbres de cette région du monde :

n°1: le pic Koh i Somoni (7495 m) fondateur de la dynastie samanide en l’Asie Centrale, Xe siècle
n° 2 : le pic Lénine (7134 m) rebaptisé pic de l’Indépendance. Au Kirghiztan, il s’appelle Kuh-i-Garmo et au Tadjikistan : Abuali Ibn Sino. Tout le monde suit ??
n°3 : Karl Max (6723 m) , talonné par Engels (6507 m)

Voilà, nous ne reverrons plus le Tadjikistan que nous aimons tant, ainsi que ses habitants si attachants, généreux et souriants.


Osh 9 août 2017









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