27 août 2015

Dushanbe




Jeudi 27 : à Dushanbe – capitale du Tadjikistan, environ 600 000 habitants dont un nombre important d’hommes sont partis travailler en Russie.
Plus d’émeutes comme en 90/91 pendant la guerre civile qui suivit le démantèlement de l’URSS, ni comme en 2002 , c’est une ville aux larges avenues ombragées, toujours rafraîchie comme les autres villes que nous avions déjà rencontrées en Asie centrale par des arbres et des caniveaux où coule une eau claire.

Comme Almaty et  Bishkek, Dushanbe se modernise, cette fois dans le style néo-grec : de magnifiques places  avec fontaines, colonnes, des musées, des sièges sociaux luxueux  remplacent les petites maisons basses traditionnelles ou les HLM en ruine de l'ex-URSS cependant qu'au loin on aperçoit les montagnes douces, roussies où « nos » moutons déambulent avec leurs bergers du XIXe.
Indice de développement humain : 125/186…

Pour les gourmands, recette du kurutob , plat traditionnel tadjike: des morceaux de pain plat trempés largement dans du yaourt chaud, surmontés d’oignon frit, fines herbes et un petit piment pour faire joli ou à croquer ; à côté : une salade de tomates qu’on mange en même temps. Ca cale, c’est bon  et c’est pas cher.

Une remarque de Patrick  achetant une tablette de chocolat ordinaire dans un supermarché moderne: c’est le prix d’un repas de kurutob + thé pour 2 au restaurant…3,5 €. Pourtant comme dans les tout-petits magasins de 3 m2, les dates limites de vente sont largement dépassées : ce doit être une préoccupation d’occidentaux.

Notre ghesthouse est bien entouré de ministères, bâtiments avec militaires, le tout décoré de drapeaux et de portraits du président. Le jardin est caché derrière de hauts murs, en plein centre-ville avec une profusion de roses, fleurs multicolores, 2 bassins avec des nénuphars, des oiseaux qui s’y baignent et 2 superbes chats siamois qui restent au sec (pensée pour Nicole !)
A l’intérieur des objets usuels anciens en ferronnerie, en  faïence et des panneaux de broderie traditionnelle  décorent cette douce maison, accompagnés de livres en différentes langues. J'y retrouve un livre de R.Dahl que j'aime et je me sens "chez moi".

Une anecdote : en arrivant à Dushanbe, tombés de nos montagnes, on se fait arrêter par les policiers - les contrôles sont fréquents, pas d'inquiétude, mais là, immédiatement, le flic nous fait le geste universel avec son pouce et son index " money, pépète, flouze, oseille..."à vous de compléter si vous en avez d'autres; pas besoin de dico pour comprendre, on prend notre air idiot d'étrangers en vacances, ils s'y mettent à 2, exigent passeport, permis de conduire, font signe à Patrick de venir à l'arrière de leur voiture, pare-soleil baissé (ils ont des caméras de surveillance qu'ils neutralisent en baissant le pare-soleil). Patrick refuse, reprend les papiers et retourne dans notre Defender.
Les flics semblent laisser tomber mais l'assoiffé de liquide revient, ouvre brutalement ma portière, dit des choses pas sympa...et des jeunes souriants arrivent de leur HLM délabré. "problem? do you need help?"...et le flic de nous expliquer en termes aimables la direction pour arriver au centre-ville...on a bien ri avec les jeunes, on a vite démarré en les remerciant et en leur faisant un signe complice.
C'était notre première expérience pas drôle avec la police. D'autres vacanciers ont été beaucoup plus harcelés, leur expérience nous a aidés.

26 août 2015

la merveilleuse vallée du Wakhan




un petit miracle dans le désert



 
 






La rivière Pamir, un mausolée et des habitants de ce désert
 


Jeudi 20 : après le Pamir austère, qui a des airs d'Islande parfois, le contraste avec la vallée du Wakhan est frappant: c'est le paradis créé par la nature et les hommes ensemble.







Les personnes ne sont plus de type asiatiques, ils sont plutôt grands, minces, de grands yeux ;  les femmes sont couvertes complètement mais de couleurs très vives quelque soit leur âge.

Le long du Pamir jusque vers la montagne, chaque parcelle de terre est mise en valeur.
De jolis villages s'allongent le long de la route; maisons cubiques blanches, sur le toit on stocke le foin, les branches à brûler, les fruits qui sèchent ; elles sont décorées de fleurs, de jardins potagers. Les haies sont vives, mélange d’épineux, de saules, d’églantiers qui protègent de l’assaut des chèvres, moutons et rares vaches les minuscules parcelles de foin, de céréales parsemées de fleurs . Bien sûr, les récoltes sont faites à la main : quelques gerbes de foin lié par une herbe. Tous les chemins longent des ruisseaux canalisés accompagnés d’arbres et  de buissons : la chaleur du soleil est adoucie par la fraîcheur de l’ombre et de l’eau : délicieux.

Partout dans la campagne on voit des taches de couleur qui se déplacent : des femmes, enfants ;  les hommes, eux, ont  plus souvent un âne. On en rencontre  avec surprise agenouillés près d'un torrent, accroupis à l'ombre d'un bosquet.

Il y a quelques lieux étonnants : des « mazar » jardins sanctuaires décorés de cornes de béliers et de très vieux arbres pleins d’arthrite.
Ici, pas de mosquée, cette région est à dominante ismaélienne : il n’y a pas de lieu de culte attitré, par ailleurs hommes et femmes peuvent prier ensemble.(à vous de vérifier et d’approfondir, merci !)

 

Impossible de trouver un chemin à l écart pour la nuit : tout est cultivé, alors nous terminons la journée par une soirée familiale dans un « homestay ». Une large allée de grands arbres pour arriver  dans une maison typique du Pamir : large portail en fer qui cache un jardin potager fleuri, arbres fruitiers. Le garçon de 8/10 ans aide son père pour  nous comprendre ; branle-bas de combat de la famille qui fait des allers-retours vers la fontaine au bout de la grande allée afin de nous préparer de quoi nous laver.
Puis dîner dans la salle commune, tout d'abord en entrant on enlève nos chaussures, on dîne sur une estrade, à genoux ou en tailleur, la TV allumée nous permet de nous plonger dans un feuilleton où  chaque  épaule, décolleté ou jambes dénudés sont  floutés. Patrick est déçu!
le plafond Pamir traditionnel est construit à partir de 4 angles qui se superposent: cela représente les 4 éléments: eau, terre, métal et feu

Le petit s’endort dans les bras de sa mère qui le pose sur une des estrades recouvertes de tapis et va chercher dans un recoin une couverture. C’est sans doute là qu’il dormira..

Dîner simple et délicieux : des légumes du jardin, du pain et du thé vert assis en tailleur sur l’estrade. Patrick finit son assiette, aussitôt une seconde, pleine lui est servie: c’est la coutume. Bon à savoir.

Pour nous cette  nuit, plusieurs « futon ? » l’un sur l’autre posés sur un tapis dans une chambre décorée également de tapis aux murs. Je deviens la princesse au petit pois le temps d'une nuit.

 
c'est qui la princesse au petit pois? pas moi! j'ai dormi comme...la princesse au bois dormant.
 
 
Vendredi 21 : nous trouvons 2 touristes suisses au petit déjeuner, leur voiture est tombée en panne à cause de la conduite trop brusque de leur chauffeur (comme tous ou presque ici). Surprise :  nous les retrouverons en fin de journée à la forteresse de Khaakha à l’est d’Ishkashim avec « nos » stoppeurs britanniques  très sympas que nous avions pris il y a qq jours puis hier et aujourd’hui encore puis  lâcher dans l’après-midi devant un autre fort impressionnant : Yamtchoun monté en pierres sèches sur un promontoire du Pyanj (rivière Pamir et son affluent) .






"nos" joyeux stoppeurs anglais



 

 

Samedi 22 : soirée derrière et non dans le musée du château (mauvaises langues) mais promenade matinale à nouveau sur la forteresse de Khaakha environ 12e, protégeant  la route de la soie. Nous poursuivons la route le long de la rivière Pyanj: l’Afghanistan parait si proche de l’autre côté du torrent !

Nous échangeons nos stoppeurs anglais contre un Italien et un Polonais. Les 2 sont cuisiniers un peu partout  dans le monde. Le premier nous offre ses 2 recettes préférées, on salive sur son gratin d’aubergines !, le 2e se ballade depuis 3 ans, il a trouvé un filon : on a besoin de manger partout donc il cuisine pour financer son périple ou bien il travaille pour des asso caritatives. Bien sûr on croise 2 fois « nos » anglais dans la journée.

Soirée à Khorog avec resto dans un verger-jardin de fleurs  le long de la rivière : mantu (ravioli à la vapeur délicieux) et soupe aux légumes et mouton servie en 2 parties : le bouillon puis les éléments chauds et parfumés d'herbes.
Ensuite, concert de musique d’Asie Centrale dans le parc.  À 22h fin du concert, à 23h plus personne dans les rues et pour nous dodo aux portes du parc.


toutes ces photos montrent des villages afghans de l'autre côté de la rivière
 


 
pour les passionnés de tracteurs, tracto-pelles...et les autres
 












Khorog est la capitale de la région autonome GBAO, universitaire, vivante et populaire. Les jeunes pour le concert sont habillés à l’européenne, leurs parents  sont plus traditionnels : robe assez longue colorée, caleçon, foulard noué joliment sur la tête pour les dames, les hommes n’oublient pas leur bonnet rond gris foncé avec un liseré vert.

 

Dimanche 23, lundi 24 : nous poursuivons notre route hors du temps avec la M41 qui nous plonge toujours  dans les villages afghans en contrebas. Ils semblent vivre essentiellement du travail de la terre, l’exploitant à la main avec toute la famille. Comme de l’autre côté (Tadjikhistan) ils essaient d’exploiter la moindre parcelle de cette montagne où ils sont accrochés. De temps en temps on voit une tache colorée qui se déplace sur le damier vert et brun : couleur foncée : un âne ou un homme ( !), couleur vive : une femme, un enfant.
Nous étions plongés dans ce monde du 19e, que ce soit tadjik ou afghan depuis ??? jours et soudain : une ville: Darvas, des hôtels luxueux et tape à l’œil, des drapeaux aussi nombreux que les fleurs qui décorent la ville (j’ai d’ailleurs vu une vache qui profitait de l’inattention de son vacher pour goûter délicatement  un souci) et les sempiternels portraits du président indéboulonnable.

mardi 25 : encore des surprises!
Après le col  Sagirdasht à 3200  où une équipe de spécialistes vient enlever des mines qui subsistent encore, nous pensions revenir à la civilisation.
Pas du tout : la route continue à être une affreuse piste cabossée où on affronte des embouteillages...de moutons dans un paysage plus campagnard, moins rude que de l'autre côté du col.
Ce doit être le moment de la transhumance: des moutons par centaines redescendent, accompagnés d' ânes chargés, des chiens qui comme d'habitude ne font pas grand chose et des bergers à pied ou à cheval.
quel bonheur!



 














 

 















Patagonie - Terre de Feu

Pas d'itinéraire sur la carte pour vous montrer nos déplacements, le sud du continent est bien compliqué avec son découpage naturel des ...