15 septembre 2015

retour au Kirghiztan



Notre blog s'enrichit.
Comme vous êtes des lecteurs assidus et CHANCEUX, grâce à not' Guillaume, vous pourrez plus aisément suivre notre voyage sur une carte en utilisant ce lien:

https://www.google.com/maps/d/edit?mid=zmJB2kdOUGfA.kOYCug4_FWwA&usp=sharing
profitez-en, c'est gratuit!
et on dit  quoi? "merci Guillaume!"
 


Aujourd’hui, récolte des graines de tournesol. Sur notre route déjà étroite et cahoteuse, nous voilà réduits à une file : la seconde est occupée par des tas de fleurs de tournesol séchées à terre ou par des monticules de graines extraites par une machine, les tourteaux étant envoyés en contrebas pour le plaisir des animaux qui circulent librement.

De petits enfants s’amusent à aider leur maman à mettre  ensuite les graines dans de grands sacs.

Mais la route est également  égayée de petites silhouettes noires et blanches qui s’agitent : les écoliers toujours impeccables qui rentrent de l’école en s’amusant. Au Tadjikistan il y a un roulement du moins dans les campagnes: une équipe d’écoliers le matin, une l’après-midi, malheureusement,  la scolarité s’arrêtera assez vite pour les filles de milieu modeste.



Vendredi 4 : journée classée rouge par le PC de circulation : TRANSHUMANCE.
 
prenez le temps de bien regarder cette photo



D’accord, on vous l’a déjà fait, mais aujourd’hui, c’était hors des proportions habituelles.

Nous sommes restés comme des …touristes pendant un long moment  à regarder ces centaines de moutons se déplaçant à flanc de montagne, guidés par la voix de leurs bergers.

Quand ils ont disparu, nous pouvions encore les suivre à l’odeur et aux sons que le vent nous apportait, puis un nouveau versant s’offrait à nous avec un autre troupeau qui prenait le relais : images, odeurs, sons.


transhumance toujours
 
 
 

Une rencontre étonnante : une jeune et jolie cycliste hongroise qui visite l’Asie centrale puis la Chine, toute seule. Chapeau bas.

Passage par Kazarman et ses immeubles datant de l’URSS, même les aires de jeux font froid dans le dos.
avec une fusée de l'ère soviétique
 

Samedi  5: Jal al Abad – Ozgon (nous sommes en effet déjà passés par cette ville: son minaret, ses 3 mausolées)  vers le NE en prenant des petites routes : toujours cap vers lac de Song Köll.
Un choc (encore un !) nous montons paisiblement la route de montagne, yourtes qu’on replie, moutons qui circulent… en haut du col :  wahoo !
 

 


déménagement d'une yourte

Aujourd’hui, Defender s’est recyclé  en foodtruck-salon de thé pour cyclistes : le premier client, un Australien « on the road » depuis 4 ans est parti au milieu de sa vie. Il n’a plus d’attache, il avance ; la vitesse de son vélo lui permet de regarder vivre les gens et les rencontrer. « Les gens sont tous pareils partout » aime-t-il constater.  Il est dispo pour les opportunités qui pourraient se présenter. Il passera la mauvaise saison en Géorgie en travaillant; au printemps, sa maman va le retrouver en France et fera un bout de chemin avec lui avec un vélo électrique !!

Les seconds, un couple de jeunes Français font du tourisme pendant un an : Europe, Asie centrale puis la Chine et le Japon, en utilisant parfois les transports quand les voyages sont trop longs, ou la météo  catastrophique ; notre thé chaud, les biscuits et les abricots secs sont très très appréciés.

 

Dimanche 6 : toujours cap Song Köll.

Joli village au soleil qui respire la quiétude ; des enfants, des adultes viennent nous voir profiter de la 3G. Il fait beau.
L’épicier n’a pas de pain ? Pas de problème, sa petite fille va nous en chercher  un chez eux.


comme Jolly Jumper attendant à l'entrée du saloon


Ea et Daniel aimeraient sans doute jouer avec.

Arrivée à Song Küll (3000m) après une belle montée en lacets qui nous fait penser à Grand Teton- sans orignal. De temps en temps des touches dorées nous annoncent l’arrivée discrète de l’automne. En haut : plus rien, un grand plateau « tapis brosse » usé,  raviné par des torrents également à sec, quelques yourtes, des vaches et des moutons qui trouvent encore quelque chose à brouter et le lac limité par les montagnes.
 
 
 
 

Peu de temps pour se promener, les nuages arrivent, un arc en ciel essaie de se dessiner mais une grosse nuée avec grand vent prend le dessus. C’est génial !

Bien contents d’être à l’abri des bourrasques de neige qui frappent Defender, nous regardons la suite du spectacle par le pare-brise : les montagnes au loin sont devenues blanches puis disparaissent.
 

Notre présence sur le jailoo (pâturage d’Asie centrale) surprend les vaches, nous les voyons arriver ensemble, tranquilles  puis  s’arrêter  net en nous découvrant cachés dans un repli de terrain. Les veaux se rapprochent des mères, certaines réfléchissent longtemps puis tout le monde passe à côté de nous finalement. Pourtant, ce n’est pas  la place qui manque !

Ce soir, nous allons apprécier les  chaufferettes offertes par Coline.   
Il a bien gelé pendant la nuit, les bouteilles d’eau en témoignent.

 

Lundi 7 ; un veau prend Def pour son copain et se frotte dessus, il ébranle tout le véhicule, curieux réveil !

Matin glacial au Song Koll avec une météo islandaise… On fait quoi ? la neige et le vent  diminuent, on tente une ballade alentours.

 
 
 

2 pierres dressées face au lac, elles sont  gravées comme à Tcholpon Ata, peut-être marquant la sépulture de guerriers (bronze ?), plus loin les traces d’un tumulus. Ca donne du courage pour continuer.

 
 

Des yourtes parsèment l’immensité, certaines sont démontées, quelques barques sur la plage sont retournées, elles donnent une touche de couleur vive, des troupeaux sont  regroupés.

Nous apprendrons par une guide qui habite la région  que dans 1 mois, il fera – 40 ; ne traînons pas !

Direction Naryn, ses plaines ensoleillées et son altitude hospitalière.
 


 

 mardi 8,

Non, ce n’est pas un mirage ; dans un champ fauché qui nous tente bien pour la nuit, on aperçoit  4 beaux chameaux.


  le lendemain ils auront disparu.
 
Réponse au courrier des lectrices: on nous demande de parler un peu plus de notre vie quotidienne : OK. Aujourd'hui : les repas.

Comme la très grande majorité des personnes ici, notre nourriture est basée sur le pain. Il est rond, légèrement gonflé autour, cuit rapidement sur les parois intérieures d’un four en terre : un délice quand on le mange juste sorti du four.
On y ajoute ce qu’on trouve au bazar ; des tomates, du fromage à pâte cuite (pour les autres, vendus au bord de la route : méfiance…) des herbes et un filet d’huile d’olive.
On trouve beaucoup de fruits dans cette région: les quetsches, minuscules mirabelles , cassis, fraises, raisins, pommes, poires sont proposés en grands paniers débordants, les femmes en font des confitures très liquides (pas pratique avec ce pain) ou de la « compot » : jus de fruits cuits : bof !
Quand nous pouvons, on déjeune « en ville » dans un café minuscule: la mère  avec son petit, le vieux papi, la famille, l’équipe d’ouvriers y déjeunent rapidement d’un plat avec du thé ou du koumis (lait de jument fermenté) ou de compot. Chacun s’installe où il veut, en complétant les tables.
Il y a les tables comme "chez nous" et d’autres en estrade : on laisse ses chaussures par terre, on s’assied ou on s’accroupit sur l’estrade recouverte de tapis et coussins autour d’une table légèrement surélevée. Là, on peut traîner ensuite, certains font même une petite sieste.

 Nous aimons bien le plov découvert grâce à Ayna et sa famille, c’est une valeur sûre à base de riz, de carottes et des petits morceaux de viande (ou pas), il y a également les laghman d’origine asiatique : des pâtes avec des légumes dans du bouillon ; sur la carte encore, des soupes différentes à base de bouillon, de petits morceaux de légumes, de viande et d’ herbes.
Comme on ne connait rien et qu'on a faim, on tente...

Ca peut être complètement insipide, mais c’est chaud et on peut tremper du pain dedans quand on a très faim, ou  c’est carrément délicieux, relevé souvent d’aneth.
On n’oublie pas les chachliks : brochettes de viande grillés sur charbon de bois cuites proposées au bord des routes, et pour déjeuner encore plus vite, les samsas (=samoussa) variés et les beignets avec une pomme de terre dedans ou des herbes.

Chaque région a ses influences : plus russes, asiatiques…et le restaurant est un lieu convivial.
A l’entrée de tous les restaurants-café, il y a un meuble lavabo où chacun se lave les mains au début et à la fin du repas.
prix d'un plat  + 1 pain + pot de thé : 3 à 4 € pour deux.



démonstration du berger digne de Rambouillet, pour une fois le chien travaille


suite de la démonstration, il y avait 5 photos, on fait un résumé.
 

mercredi 9 : vers Tach Rabat qu’on attend avec impatience.
C'est un monument très (trop ?) refait par les Russes, il permet d’imaginer un autre type de caravansérail, construit en pierre cette fois avec des salles éclairées de fenêtres en ogive, dans un creux entre  deux  montagne, Il est daté entre le X et XVe.


 Ici, on imagine mieux les immensités que devaient parcourir ces caravanes d'est en ouest.

En face de nombreuses yourtes attendent les touristes qui pour une fois sont assez nombreux.


vous êtes à la place des touristes qui admirent les yacks
 

Nous retournons pour une nuit dans la vallée des chameaux à côté de la forteresse de Koshoï Kourgan (près de Naryn) qui aurait été construite par Manas, le héros national légendaire kirghize.

La forteresse ressemble à un château de sable abandonné aux vagues, mais le musée à côté est bien intéressant : objets trouvés dans des fouilles, cartes, cela permet de constater que cette région a été fréquentée depuis le néolithique et que nous n’avons pas rêvé nos découvertes archéologiques de Song Kull..

jeudi 10 : le surveillant du musée a 2 « casquettes » : il nous vend les billets, reste présent pendant notre visite puis dès que nous partons, il sort faire les foins avec les autres dans le champ adjacent.

étape courte : l’alternance de grosse chaleur pendant la journée, froid la nuit et routes poussiéreuses nous pousse à nous reposer.
Douche, lessive dans le torrent et séchage aux derniers rayons du soleil avant le froid.

Rencontre avec un cavalier qui déplace ses vaches.

NDRL: Vous pourrez remarquer comme nous, que lorsque nous nous installons dans un endroit complètement désert (à perte de vue), il y a toujours un cavalier qui surgit dans un court laps de temps. Conclusion, nous ne sommes jamais seuls.

Moment de panique : le cavalier propose à Patrick d’échanger son cheval  contre le Defender.
Je regarde le cheval : belle bête, mais si je monte derrière, où vais-je ranger mes crèmes hydratante, nourrissante, solaire + l’épilateur + l'IPhone et la liseuse ?...
Ouf, la transaction ne se fera pas.
Puis les bêtes partent : aucun bruit ni des vaches, ni du cavalier, seul le son du torrent.


photo de cheval et cavalier prise au hasard mais vous pouvez constater qu'il y a peu de rangements prévus (sauf pour la bouteille de vodka et son petit verre qu'on nettoie d'un pouce expert)

 Nous nous dirigerons doucement vers le NE pour atteindre le lac Issy Kull rive sud, en attendant des nouvelles de l’agence iranienne qui doit nous donner notre numéro de code nous permettant  de demander le visa iranien. Délai annoncé : 1 mois, nous avons dépassé la date et toujours aucune nouvelle.


Vendredi 11 : stage intensif 4X4 niveau confirmé dans le massif au sud d’Issy Kull.
Google, notre carte du vieux campeur, le GPS et les indications d’un guide parlant fort bien le français s’accordent pour nous dire qu’on peut atteindre le lac en traversant le massif par des pistes….
Le soir, nous sommes revenus vers  de vraies  pistes patentées après des essais très audacieux.

Ne pouvant en même temps  serrer les dents, fermer les yeux et quitter le véhicule pour prendre des photos, il va falloir nous croire sur parole.
Nous sommes revenus sains et saufs, et nous avons profité de la magnifique lumière du soleil couchant sur ce paysage.
 


Il n’y aura pas de visite de la rive Sud du lac : passer par la route qui longe  le lac en aller et retour de 600km, puisque la piste qui coupe le massif n’est pas accessible, ça  ne nous tente pas.

Samedi 12 : retour vers Naryn, nous remontons gentiment vers le N pour rejoindre Bishkek demain dimanche.



Groupe de canoës ou kayaks russe
 

Réponse au courrier des lectrices : nos activités le soir.
-Tout d’abord, repérage un lieu propice dans la nature à partir de 17/18h, sans moustique, sans voisin, loin de la route et plat.
-ménage: tout secouer, épousseter (et pourtant nous ne sommes pas des obsédés du ménage)
-toilette avec la douche extérieure s'il fait beau et sans voisins proches, sinon dans une cuvette à l'intérieur avec musique : c'est un des rares moment où on peut entendre quelque chose.
-lessive quotidienne qu'on accroche à toutes les parties du Def qui dépassent.
-repas: pain + (voir la rubrique "repas") ou s'il fait froid : soupe en poudre ou pâtes lyophilisées + fromage + abricots secs + fruits + chocolat + ....
-petite balade si on peut
-blog : récit, choix des photos et préparation du lendemain, musique, lecture
-et on profite au cours de la nuit des étoiles, du ciel qui pâlit, du soleil qui pointe car on se réveille souvent dans le Defender, pour mieux se rendormir.
 

dimanche 13, lundi, mardi : petite halte à Bishkek pour récupérer nos visas iraniens et ouzbeks.
L'agence Persia qui nous a fourni notre "code" se propose même de s'occuper de notre demande de  visa: nous l'aurons le lendemain: depuis la levée de l'embargo, les choses sont bien facilitées également pour les touristes.
Hôtel synonyme de vraie grande nuit, douche à volonté et laverie, mais aussi de circulation, avertisseurs.

Bishkek, capitale du Kirghiztan s'est rénovée plus tôt que Dushanbe (capitale du Tadjikistan), elle a déjà des quartiers modernes,




des places qui sont à l'honneur du pays et de ses héros anciens ou plus récents. de nouveaux quartiers continuent à  se construire avec des immeubles souvent luxueux.
 
 

sur le bâtiment à droite il y a une grande fresque qui évoque l'histoire du Kirghistan

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Vos photos sont très belles ! ça fait vraiment dépaysement avec les chameaux et les yourtes !!
Bisous
Coline

Elise a dit…

Merci pour ces belles photos et ces détails qui permettent vraiment de vous imaginer... Les paysages sont sans mots! Bonne continuation... A bientôt dans vos lectures

syleva a dit…

très belles photos
commentaires extras
parfait merci à vous
bisous fort

syleva a dit…

hier Zoumba ma Denise
tu me manques !

Didier et Nicole a dit…

Encore !!! Celà devient passionnant et nous permet de ne pas penser au mauvais temps qui règne mercredi 16 septembre sur la France.
J'aime toujours autant vos photos et les textes qui les accompagnent. J'espère que la suite du voyage se passera avec autant de surprises.
Amitiés à tous les deux

Anonyme a dit…

Heureux de vous lire à nouveau après 3 semaines de black-out ! Donc, toujours en bonne santé, toujours heureux sur les routes empierrées, toujours à flirter avec l'altitude. De beaux paysages désertiques qui semblent en total contraste avec une population chaleureuse, accueillante. Une sérénité qui n'empêche pourtant pas des tensions... Vous voici déjà à mi-temps mais avec encore beaucoup à découvrir ; alors, continuez d'en profiter et de nous en faire profiter. Merci pour cela. Bises. Patrice

Unknown a dit…

C'est "marrant", Kazarman me fait un peu penser à certains immeubles toujours habités en France ...
Cela dit, j'aime beaucoup les plaques d'immatriculation du camion déménageant la yourte, plus facile pour se faire flasher pour un radar. Sympa quand même de prendre soin comme ça de la vue des policiers !!
Ca fait tout drôle de voir de si grandes étendues désertes (ou presque, hormis les cavaliers solitaires façon Lucky Luke), planes, sans rien et en imaginant le froid ! J'imagine Cachou là-dedans, il se serait bien amusé, lui aussi était super capable de rassembler un troupeau ! En tout cas, merci pour les super commentaires et les jolies photos... Mais maintenant que nous savons ce que vous mangez, on aimerait voir aussi des photos de vos têtes !! Bisous bisous.
Guillaume

Unknown a dit…

Pour le reportage du 28 août et pour ce retour au Kirghiztan, je vous livre ainsi qu'à tous vos heureux lecteurs, un lien vers une cycliste qui a fait en 2014 se périple en vélo. Franchement, ce sont des paysages qu'on rêve d'imaginer, nous qui vivons trop speed et très matérialistes. Et malgré la roche, encore de la roche et toujours de la roche, des peuplades y vivent et y restent. Des extra-terrestres qui ne pourraient vivre chez nous. Cette vidéo renforce l'émotion que suscitent vos photos, Denise et Patrick. Merci pour la carte qui donne une vue "satellite" : vous être grosso modo à 5600 km de nous à vol d'oiseau, mais combien de kilomètres au compteur ? Au fait, maintenant que vous nous avez mis l'eau à la bouche, pourquoi pas un menu "Steppes de l'Asie centrale" à votre retour ! Je vous embrasse en vous souhaitant encore bien des extases et au plaisir de vous lire bientôt. Patrice

Unknown a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

Houpps, oubli... Voici le lien : https://vimeo.com/139807324

Unknown a dit…

Franchement les petites écolières avec leurs collants blancs me rappellent mon enfance. La rentée était une véritable fête! Et visiblement c'est toujours le cas.

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